Crise explosive à la Guadeloupe et à la Martinique : droit des peuples à disposer d'eux-mêmes
De l’envoi du RAID et du GIGN comme au temps des chiens contre les esclaves en fuite.
COMMUNIQUE
Depuis le 17 juillet 2021, à la Guadeloupe comme à la Martinique, des marches sont organisées chaque samedi afin de manifester contre l’obligation vaccinale, le pass sanitaire et les inégalités sociales.
Dans l’indifférence générale.
Le 21 septembre 2021, le Préfet-gouverneur de Guadeloupe mettait fin, dans un courrier, à toutes formes de négociation.
Et soudain, la nuit de révolte du 19 novembre 2021 de la Guadeloupe.
Le 19 novembre 2021, la Guadeloupe connut une explosive nuit de révolte.
Si Jean Castex, premier ministre, a dénoncé ce qu’il est désormais coutume d’appeler « violences urbaines » afin de sévir, et a proposé une « instance de dialogue afin de convaincre et d'accompagner individuellement, humainement les professionnels concernés par l'obligation vaccinale », le choc est venu d’ailleurs.
D’un côté il était question d’une mission du ministère de l’Intérieur qui « sera à pied d'œuvre sur place dès demain pour examiner avec eux les voies et moyens pour permettre les conditions de déploiement de l'obligation vaccinale et discuter aussi des sujets propres au fonctionnement du service départemental d'incendie et de secours de Guadeloupe ».
D’un autre côté, ce 20 novembre 2021, Darmanin, ministre de l’intérieur, décidait de l’envoi du RAID et de 50 membres du GIN pour mater le peuple guadeloupéen, en plus du contingent de 200 éléments des forces répressives déjà prévu.
Et le préfet-gouverneur décidait de la mise sous cloche de la population par un couvre-feu allant de 18h à 5 h.
Cette décision du 20 novembre de monsieur Darmanin est d’une telle violence, qu’elle ne peut qu’entretenir la mémoire des heures sombres vécues par la Guadeloupe et la Martinique, Martinique qui a connu une situation explosive dans la nuit du 22-23 novembre 2021.

Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes
Alors que depuis cette date, les élus locaux parlent pudiquement de « nouveau statut » de la Guadeloupe avec pouvoir de « domiciliation », face à une situation de plus en plus catastrophique et qui ne va qu’en s’aggravant, la solidarité et la fraternité nous obligent.
Nous en appelons solennellement au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et à la responsabilité de la France.
Nous appelons à la ré-inscription sur la liste des territoires à décoloniser tenue par l’Organisation des Nations unies, de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Réunion ; à une décolonisation rapide; à la fin de l’appropriation des terres et des richesses des peuples ; à la mise en place d'un processus d’indemnisation pour les descendants d’esclaves victimes de la traite dite négrière.
La France, terre de la Déclaration des Droits de l’Homme, signataire de traités internationaux qui ont force de loi et préservent la dignité humaine, ne saurait ignorer ce principe fondamental du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, principe dont la mise en œuvre lui fera retrouver sa grandeur.
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